Misia Godebska : index Ravel : Le Coeur de l'horloge


Misia à Nantes  Chapeau
Pourquoi Misia est-elle sur l'affiche de la folle journée de Nantes ?

Selons Christophe Bourseiler...
.. c'est "obscur et ésotérique" (cf infra)

Selon David Christoffel...

Si je résume : ce serait juste "une invitation à aller à Nantes avec l'oreille inspirée, à l'affût"... une blague facile laisse entendre que DC juge ce choix un peu étonnant, dans le style  "Sacrée soirée"...

En moins résumé :

DC - L'affiche est une rencontre imaginaire entre 9 grands noms de la musique» fauré debussy ravel messian PBoulez, albeniz de falla [...] Mais il y a une neuvième figure féminine celle d'une certaine «Mizia». [prononciation de DC, erronée]

Christophe Bourseiller - «Mizia» [idem] mais qui est cette «Mizia» mais que fait-elle à la folle journée ?

DC- «Et bien c'est un mystère. Autant la tradition de la folle journée veut que les différentes salles de la cité des congrès soit renommées avec des noms de poètes qui ont pu inspirer les compositeurs joués, l'an dernier pour la folle journée russe on pouvait circuler entre les salles Dostoievski Tolstoi, [...] ou l'auditorium Puchkine et bien cette année[...] l'auditorium s'appelle Baudelaire, les salles Verlaine, Proust, Cendrars, On peut même discuter que comment ça se fait que la salle Apolinaire ne fait que 120 places alors que Cocteau lui est à égalité avec Mallarmé avec 200 places. Deux femmes donnent leur nom aux salons où se déroulent les conférences ce sont Louise de Vilmorin et la princesse de Polignac. D'où la triple étrangeté Mizia ne donne son nom à aucune salle, elle n'est pas au programme mais elle est quand même sur l'affiche.

Alors Mizia s'appelait Mizia Godebska à la naissance [Non. Misia est son surnom], elle a souvent changé de nom puisqu'elle s'est mariée trois fois et a divorcé trois fois. Son premier mari était le directeur de la RB et en plus d'accueillir les peintres de l'époque Bonnard Vuillard Toulouse-Lautrec elle les fascinait elle incarnait l'idée de la parisienne élégante elle est vite devenue une des femmes les plus portraiturées à la fin du XIXe siècle. Sur les peintres on peut souvent la voir au piano, il se trouve qu'elle était excellente pianiste élève de Fauré. Elle a refusé de faire carrière mais elle est restée plus que proche du milieu musical surtout qu'elle a changé de goûts musicaux au rythme de l'évolution.

Dans ses vingt ans elle jouait Schubert et Chopin [plus cliché que les sources : Misia ne cite pas Chopin, mais Beethoven], puis elle s'est enthousiasmée pour Debussy. Elle est devenue amie avec Mallarmé puis avec Ravel tout ça avant d'être bouleversée par Boris Godounov et de devenir la maraine des ballets russes. Le musée d'Orsay lui a consacré une exposition l'été dernier en la nommant la reine de Paris et de revoir maintenant Mizia au milieu des compositeurs de la folle journée sur l'affiche c'est une invitation à aller à Nantes avec l'oreille inspirée, à l'affût des pépites mystérieuses qui se cachent dans les petites salles.

CB - Mais y a-t-il souvent des invitées mytères à la folle journée

DC – Alors à priori non, car ce n'est pas parce que ce c'est grand public que c'est «Sacrée soirée». (Rires) [...]

CB – Ah Dommage...

DC – Par contre, il y a des artistes discrets  [...]

Christophe Bourseiller conclut ainsi : - Merci de nous avoir entraîné du côté obscur et ésotérique de la Folle journée de Nantes...





David Lamaze
Le Cygne de Ravel ~ Le Coeur de l'horloge~Misia Godebska